[ARCHIVES : ÉTAT DU FRET FERROVIAIRE EN 2019]
Tout au long de l’année 2019, les élus du CSE FRET n’ont eu de cesse de dénoncer le discours ubuesque du gouvernement et de la SNCF en matière de développement du Fret Ferroviaire.
Régulièrement, des coups de com sont faits soit par l’État (Grenelle de l’environnement, COP21, Moratoire du Triage de Somain en 2016, Train des primeurs Perpignan-Rungis), soit par SNCF avec l’annonce en 2009 de Guillaume Pépy de passer à 25 % de Marchandises transportées par le rail en 2021.
En réalité, l’État continue dans sa politique de libéralisation totale du transport de marchandises qui passe par le tout routier, comme le démontrent ses décisions avec l’abandon de l’Écotaxe en 2016 et l’autorisation des 44 tonnes à l’essieu la même année.
Et plus récemment le contenu de la LOM (Loi d’Orientation sur les Mobilités), où le Fret Ferroviaire est quasiment inexistant. C’était déjà le cas de la Loi Pacte Ferroviaire.
On remarque que depuis l’an 2000 la part du FRET FERROVIAIRE a chuté de 17 % à moins de 10 % de part modale quand la route en représente plus de 85 %.
C’EST LE RÉSULTAT DE LA CASSE DE L'OUTIL FRET SNCF PAR LA SNCF :
En 10 ans, l’offre proposée aux chargeurs a chuté de 55 %, alors que les trafics perdus sont de 34 %.
Cela veut dire tout simplement que FRET SNCF anticipe la baisse de trafic et diminue son offre plus vite que les parts de marchés perdues.
Par contre sur la même période, les effectifs diminuent de 57 %.
La dette de l’activité double et c’est près de 1,4 milliard d’intérêts qui est reversé aux banques.
La productivité des Cheminots a elle augmenté de 40 % en 6 ans.
Tout cela au profit de sa filiale GEODIS, premier Transporteur Routier d’Europe.
DEPUIS 2009… EN 10 ANS
- Baisse de l’offre - 55,5 %
- Baisse des trafics - 34,3 %
- Baisse des revenus - 42,3 %
- Baisse des effectifs - 57,2 %
- Pertes cumulées (MOP) - 2 107
- Frais financiers cumulés - 1 446
- Augmentation de la dette x 2,3
CE QUE NOUS SAVONS POUR L'AVENIR :
L’application de la Loi Pacte sur le GPF SNCF va avoir pour effet de transformer FRET SNCF (aujourd’hui activité de l’Épic Mobilités) en société anonyme par action simplifiée (SAS).
Ce qui va accentuer la CASSE DE L'OUTIL DE TRAVAIL.
Pour la partie économique :
- Par l’incapacité de ce type de société à recourir à l’emprunt d’argent Public : cela implique que la future SAS FRET aura recours à la titrisation* afin de pouvoir investir. Ce financement risqué peut contribuer à aggraver la situation de FRET SNCF.
- Par le montage Financier concernant la dette de FRET SNCF : Car aujourd’hui le montage voulu par la direction du futur-ex GPF SNCF pourra être attaqué par des entreprises ferroviaires privées. En effet celui-ci est exposé à une invalidation de Bruxelles qui pourrait amener Fret à récupérer la totalité de sa dette et déposer le bilan.
+ d'infos sur le volet économique
Pour la partie sociale :
- Le business plan de la future SAS FRET prévoit la suppression de 1 500 emplois
- Par la renégociation de l’ensemble des accords d’entreprise et en particulier celui du temps de travail des agents dès le premier trimestre 2020,
- Par le remaniement des métiers (Polyvalence),
- Le recours au départ volontaire,
- Le recours massif à l’intérim.
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Pour les élus du CSE FRET SNCF, une autre voie est possible, celle du développement du transport de marchandises par le Rail en complémentarité avec les autres modes de transports. Nous avons des propositions.
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* Titrisation : Technique financière permettant à des établissements financiers de transformer les créances qu’ils détiennent sur des entreprises ou des particuliers en titres négociables. L’intérêt pour ces établissements financiers est de transférer aux acheteurs de ces titres le risque de non remboursement de cette créance. Les acheteurs de ces titres perçoivent en contrepartie un taux d’intérêt lié au niveau de risque de ces titres.