Au travers de cette publication exceptionnelle, les élus du CSE ont pris la décision d’informer d’un risque potentiel pour la santé des cheminots devant être en contact avec une de ces séries d’engins moteurs.
LES ACTIONS DU CSE
Le 3 mars, vos élus CSE FRET SNCF, ont déposé un Droit d'Alerte pour Danger Grave et imminent du CSE, il est toujours en cours.
Le plan d’action, évoqué par la direction de Fret SNCF pour lever le doute sur la présence de chrome VI, ne permettait pas à date d’être exhaustif sur la présence ou l’absence de chrome VI sur les EM BB 64700, BB 69000, BB69400, BB 75000, BB75100, BB 75400.
SITUATION À DATE
La présence de Chrome VI dans les BB75000/100/300/400 et dans les trucks (BB64700) est avérée.
Plusieurs notes de sécurité ont été faites et envoyées pour les différents intervenants. Les mesures d’ambiance sont en cours.
Nous vous recommandons la plus grande vigilance et prudence lors des journées de services vous amenant à intervenir sur ces séries d’engins moteurs. En cas de doute, n'hésitez pas à vous rapprocher d'un de vos élus CSE.
Vous pouvez nous alerter en utilisant la rubrique TÉMOIGNEZ ou en nous envoyant un message via le formulaire de contact.
LE CHROME VI OU CHROME HEXAVALENT C'EST QUOI ?
LE CHROME HEXAVALENT dit chrome VI ou CR VI et ses dérivés sont très largement utilisés dans l'industrie. Les personnes qui y sont exposées encourent des risques majeurs pour leur santé, à court et long terme.
Selon les experts de la CARSAT1 et de l’INRS2, le respect de la valeur limite pour le chrome VI n'est pas une garantie contre toute atteinte à la santé des personnes exposées. Le chrome métal et les composés du chrome trivalent sont responsables d'affections locales de type eczémas de contact ou d'irritations bronchiques.
Le chrome VI peut entraîner des effets aigus, chroniques et cancérogènes chez l'homme. La toxicité aiguë du Chrome VI est liée essentiellement à ses propriétés corrosives et irritantes.
Selon les voies d'exposition, les symptômes peuvent être sévères :
Inhalation : irritation des muqueuses respiratoires, ulcérations de la muqueuse nasale, douleurs thoraciques...
Contacts cutanés ou oculaires : brûlures sévères de la peau, atteinte oculaire pouvant aller de la simple conjonctivite à des lésions graves de la cornée.
Le contact cutané répété peut provoquer des ulcérations caractéristiques, mais aussi des dermites eczématiformes.
Ingestion accidentelle : lésions caustiques du tube digestif avec brûlures bucco-œsophagiennes, douleurs épigastriques...
Lors d'exposition chronique par inhalation, le chrome VI peut-être à l'origine d'atteintes pulmonaires liées à ses propriétés irritantes de type rhinites chroniques avec saignements de nez, ulcérations des muqueuses nasales et bronchite voire perforations de la cloison nasale, plus rarement asthme, etc.
L'exposition professionnelle chronique au chrome VI et à ses composés accroît le risque de cancers bronchopulmonaires. Le centre International de recherche sur le cancer (CIRC) a classé, dès 1990, le chrome VI et ses composés dans le groupe 1 (agent cancérogène pour l'homme).
Certaines des affections provoquées par le chrome VI (ulcérations et dermites, affection cancéreuse) peuvent être reconnues au titre des tableaux de maladies professionnelles n° 10, 10 bis, 10 ter du régime général de la Sécurité sociale.
1 CARSAT : Caisse d'assurance retraite et de la santé au travail
2 INRS : Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles